Bienvenue aux Foufs

Bienvenue aux Foufs
underground axé sur la diffusion des arts : l'endroit allait s'incarner sous le nom des Foufounes Électriques.

En lui demandant d’expliquer le nom du club, Normand répond : «Foufounes! Les gars, les filles en ont, ce n’est pas sexué, pas comme en France… et "électrique", ça fait dansant… »

À cette époque, l’atmosphère ressemblait plutôt à une grande place publique qu’à un bar.

Les peintures en direct ont amené beaucoup de visibilité au bar à ses débuts. C'était un concept original de François Gourd, co-fondateur, qui amenait plusieurs artistes à se réaliser "live" en peignant leurs œuvres sur des tableaux, sur des paires de fesses, sur des murs... Tous venaient assister aux chefs-d'oeuvre en direct! Même le journal télévisé anglophone, « the National », est venu à l'époque afin de produire une nouvelle sur l’événement. Parmi les autres formats d’arts qui circulaient largement aux Fouf, il y avait aussi des festivals d’art et de vidéo électronique, de la mode, et de la musique à profusion.

Vers la fin des années '80, Normand Boileau se retrouve seul propriétaire, et continue par lui-même. Il décide d’agrandir de nouveau, d’améliorer la salle de concert, et se retrouve avec de nouveaux employés qui bientôt feront un impact considérable sur le bar. Sylvain Houde commence à travailler comme DJ et rapidement commence à produire plusieurs concerts de haut calibre comme Front 242, GG Allin, Bérurier Noir et compagnies.

Quelques temps après, au début des années '90, avec l’aide de Dan Webster, Les Foufounes Électriques ont commencé à accueillir des concerts sans jamais y penser deux fois - en y allant à fond la caisse sur la production d'évènements musicaux! Dans le même mois de Septembre de l'année '91, on pouvait voir à l'affiche les groupes Mudhoney, Superchunk, Nirvana, The Melvins et New Model Army. Normand se rappelle un certain mois de Mai où la salle était complètement bookée : 31 concerts en 31 jours!

En Janvier 1993, les nombreuses rénovations, les agrandissements de tous bords, et les concerts parfois peu rentables forcent la direction des Foufounes à mettre la clef dans la porte. La fermeture ne durera que 6 mois.

Durant les années '90, le bar Les Foufounes Électriques ressemblait à un CBGB canadien ; il était à présent reconnu mondialement et accueillait sur ses planches les formations de l’heure, telles que Green Day, Smashing Pumpkins, L7, Eric’s Trip, Social Distortion, the Young Gods, Jawbreaker, Suffocation, Queens of the Stone Age, Neurosis, Fu Manchu, the Misfits, et bien plus encore.... Le bar a réussi à ériger une belle salle en se dotant d'une excellente équipe de production qui attirait les groupes les plus intéressants en ville. Et si jamais un concert était trop gros pour le produire aux Foufs, et bien on l’organisait quand même, mais ailleurs, comme Nick Cave ou les Bad Brains qui furent produits au Rialto.

Les années 2000 ont bien servi les Foufounes Électriques. La piste de danse a pris un envol considérable, et les concerts demeurent toujours aussi intéressants. Bien sûr, avec le temps, les styles changent, la place s'adapte, et les soirées se modifient ; mais essentiellement, l’art reste omniprésent aux Foufs.

Le bar "Les Foufounes Électriques" reste une institution... Et dans une période où la ville en avait grand besoin, il s'est avéré un pilier nécessaire au développement de la scène underground Montréalaise.